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Algérie et Guyane : Spots de l'histoire du Spatial français

  • Photo du rédacteur: La Médiacuscitech
    La Médiacuscitech
  • 12 mars 2022
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 mars 2023



En quoi le domaine du spatial importe dans le quotidien de la population ?

Pourquoi la France en fait-elle une priorité depuis tant d'années abandonnant un site pour basculer ailleurs ?

Faudrait-il croire que les fusées se mangent ?

Alors française, c'est de 1945 à 1967, que la France installe son programme spatial en Algérie.


“En 1945, on comprend que les conditions sont réunies pour arriver à développer un jour les voyages dans l’espace : L’apparition du V2 (Véronique), de l’énergie nucléaire et du radar font espérer que l’aventure spatiale sera bientôt une réalité”

extrait de « l’aventure spatiale française : De 1945 à la naissance d’Ariane », Nouveau monde, 2015 de Philippe Varnoteaux, enseignant, auteur et docteur en histoire, spécialiste des débuts de l’exploration spatiale en France.


Lanceur-fusée Véronique en Algérie, 1960 (c) gettyimages

A1 (Astérix), 1er satellite français mis en orbite, 1965 (c) gettyimages


La décennie, de 1955 à 1965, marquera l'essor des télécommunications spatiales, essor dont la France fera partie. C'est ainsi qu'après le lancement de Véronique en 1957, en 1962, la première liaison télévisée intercontinentale entre Andover (Etats-Unis) et Pleumeur-Bodou, dans les Côtes d'Armor, en Bretagne. installa Telstar 1 en orbite.





16 ans de spatial en Algérie française,

6 ans en Algérie indépendante

























Plan de la fusée Diamant, 1965_CNES


Ariane

> Thérèse et le Minotaure de Maître des Cassoni Campona, 1510-1520

> Angelica Kauffmann_Ariane donne une pelote de fil à Thésée, XVIIIe siècle

Pour plus de détails

Après 1945, afin de pousser plus avant la fiabilité du nouveau système d’arme que sont les missiles, la France choisit, en 1946, de développer ses expérimentations dans le Sahara algérien, loin de tout danger pour les populations.

La région de Colomb-Béchar disposant d’une base aérienne, d’une route bitumée, d’un train, moyens de communication essentiels, fût arrêtée.


En 1947, le ministère crée le CIEEES (Centre Interarmées d’Essais d’Engins Spéciaux) permettant aux scientifiques et aux militaires de collaborer.


En 1950, apparaissent les premières fusées-sondes (Véronique, Monica des fusées-sondes à propulsion à liquides) pour l’explorer la haute atmosphère.


« la fusée-sonde Véronique fut mise au point entre mai 1952 et octobre 1954 -veille du déclenchement de la Guerre de Libération-, date à laquelle celle-ci réalisa la première expérience spatiale française vers 104 km d’altitude» déclare le Philippe Varnoteaux, docteur en histoire, spécialiste des débuts de l’exploration spatiale en France et auteur de plusieurs ouvrages de référence.


« Les 10 et 12 mars 1959, depuis le champ de tir d’Hammaguir, deux fusées-sondes Véronique obtenaient une spectaculaire découverte en réalisant une incursion dans l’espace. La France entre de plain-pied dans l’âge spatial ».


Afin de répondre à la montée de la stratégie de frappe nucléaire internationale, en 1959, la SEREB (Société pour l’Etude et la Réalisation d’Engins Balistiques) est créée. Le lanceur de satellites Diamant (à partir de ses Véhicules d’Essais (VE) appelés Pierres précieuses) est construit. Dans la foulée en 1961, pour ses divers acteurs militaires (Armée de Terre, de l’Air), industriels, scientifiques, le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) est créé et appelé à utiliser les fusées-sondes, le futur Diamant tout en expérimentant en parallèle des essais nucléaires de 1960 à 1966 dans le désert. Quatre sites de lancements spécialisés sont bâtis :


- Blandine (ex B2 ou Hammaguir -entre le vaste plateau,

- Hamada et l’oued nommée Guir),

- Bacchus,

- Béatrice,

- Brigitte


C’est durant les 5 années de préavis de départ d’Algérie concédées par les Accords d’Evian du 18 mars 1962 ouvrant l’indépendance au pays qu’est survenu le premier exploit spatial français.

Depuis le site Brigitte via le lanceur-fusée Diamant, le premier satellite français, A1 surnommé Astérix, est mis en orbite un 26 novembre 1965.


«La France accède à l’espace et entre dans le club très fermé des puissances spatiales, 8 ans après le Spoutnik des Soviétiques et 7 ans après l’Explorer des Américains», relève le CNES dans un article du site du CNES paru le 10 novembre 2015. « Elle devient ainsi la 3e puissance spatiale mondiale en prouvant sa capacité de satellisation. »

Au total, 271 tirs de lanceurs-fusées sont partis depuis Hammaguir entre 1954 et 1967


Ce n’est que suite aux accords d’Evian que la France décide de quitter les sites algérois. Bien qu’une proposition de bail lui ait été soumise par les autorités algériennes, le 1er juillet 1967, trois ans après l’indépendance, la France s’en va, démantelant intégralement ses sites, relocalisant ces essais militaires au CEL (Centre d’Essais des Landes) et ses lancements civils spatiaux au CSG (Centre Spatial de Guyane) en 1968.


Sources -

Philippe Varnoteaux, Enseignant et docteur en histoire : « l’aventure spatiale française : De 1945 à la naissance d’Ariane », Nouveau monde, 2015


1967, adieu l'Algérie ... Bonjour la Guyane


Entre 1964 et 1968, après l'indépendance algérienne, malgré la proposition d'un bail à Hammaguir, le site de Kourou, en Guyane, fut choisi pour y transférer les compétences et l'économie spatiale nationale












Une histoire d'implantation ... pas simple



Un site opérationnel innovant au rayonnement international

(Lecture de gauche à droite et de haut vers le bas)


Une fusée française "Véronique" prête au lancement sur la base d'Hammaguir en Algérie en 1960 (c) Getty (1)

Lancement de la fusée Soyuz (2)

Lancement de la fusée Véga (3)

Les membres de l'équipage de l'expédition 17 posent à l'intérieur de la station Jules Verne ATV avec le manuscrit original et livre du XIXe

siècle de Jules Verne, 7 juillet 2008 (4)

Vue d'ensemble de la station de lancement de Ariane 5 (5)

Entrée du Centre Spatial de Guyane (CSG), Kourou (6)

Vue aérienne du CSG : À gauche, on distingue le pas de tir d’Ariane-5, qui est relié par une route rectiligne d’environ 5 km de longueur aux bâtiments d’assemblage du lanceur (reliés entre eux par une route circulaire bien visible). À droite, au milieu de l’image, se situe le pas de tir du petit lanceur Vega installé à la place de celui du lanceur Ariane-1. Le pas de tir de Soyouz se situe au fond de l’image (7)

(c) Arianespace/ CSG Service Optique, 2006/ ESA/ CNES

Entrée du Centre Spatial de Guyane (CSG), Kourou (8)



Le Coeur de Kourou : Une collaboration internationale



Les lanceurs du CSG







(c) Schéma d’un lanceur spatial. Crédits : 2005-2016 - Bernard Dery. Tous droits réservés.












infographie_lanceur_fusée_Arianne 5 (c) CNES



La majeure partie du temps le lanceur ou fusée (voir lanceur-fusée) propulse une charge utile (satellite, sonde spatiale, vaisseau habité) au-delà de l’atmosphère terrestre. Il la met en orbite. Il ne revient pas à bon port. Il est détruit, disloqué dans l'espace. Lorsqu'il s'agit d'un vol habité, dans un lanceur-fusée, une capsule ou tour de sauvegarde avec ses occupant.es est éjectée du lanceur.




Ariane 5








Ariane 6













Une fois la couche d'ozone franchie, avec ou sans Homme ou animal, qu'est-il advenu ?

L'activité spatiale internationale a permis le déploiement massif de technologies innovantes contribuant sans aucune commune mesure à une aisance de nos actes au quotidien.

Télécommunications, médecine, météorologie, conception de nouveaux matériaux, gestion des désastres, défense militaire... rien n'échappe à l'utilisation des satellites.

(c) Laurence Saubadu AFP / Infographie



Cartographie spatiale ... !!!!

La couronne ou ceinture qui entoure ci-dessous la Terre est une profusion de satellites dont les trois quart (3/4) sont en orbite basse (entre 500 et 2.000 km d'altitude) soit entre le thermosphère et l'exosphère.


2.787 est le nombre de satellites opérationnels au 31 décembre 2020 selon l'association UCS (Union of Concerned Scientists), dont plus de la moitié lancés par les États-Unis.


Depuis 1957 plus de 5.000 engins ont été expédiés dans l’espace


plus de 20.000 objets polluent (panne, débris, ...) l’orbite terrestre

Vos impressions quant à cet ... enrobage ?

(c) syndrome kessler*_ESA_Futura sciences



Embouteillage spatial : Que faire ?

Afin de tenter d'endiguer la problématique d'encombrement qui se profile, les gestionnaires du Spatial planchent sur des solutions de contention



Finalement, pourquoi est-ce si important d'être attentif ?

Trois éléments de réflexion


Entre 0 et 500 km d'altitude

Il n'est pas rare de retrouver des débris de lanceur tombés dans l'océan et échouant sur les plages. Ici, ce bout d'épave s'est retrouvé sur la plage de Spoutourne, à Tartane en Martinique, le 13 mars dernier.

En 2014 c'était à Sainte-Anne et 2018 au François toujours en Martinique.

En Guadeloupe, en 2013, une tôle de 5 m sur 1,50 m de large avait été repérée au Moule déclare le quotidien


Entre 500 et 2000 km d'altitude

Quand les charges utiles (de type héliosynchrone, géostationnaire, elliptique, circulaire) sont mises sous orbite basse, moyenne ou haute, il faut réaliser l'Autoroute spatiale qui est installée et gérée là-haut.

Entre les anciennes, les nouvelles, les défectueuses, les accidentées, les pannes, les collisions ne sont pas rares occasionnant donc des débris


* Le syndrome de Kessler

Plus il y a de débris en orbite, plus ils vont heurter des objets ou d'autres débris, provoquant une réaction en chaîne qui augmentera le nombre de débris de façon exponentielle . A terme, l'exploration spatiale et le lancement de satellites seront impossibles.



La navette spatiale est née

En 1981, les Etats-Unis puis le Japon (ce dernier avant d'abandonner car trop coûteux) ont travaillé sur une autre version de lanceur. C'est en 2016 que la société privée SpaceX a relevé l'exploit de ramener et réutiliser son lanceur. Son Falcon 9 en a démontré la faisabilité.




Autant nos routes ont atteint des degrés de saturation chronique, l'Espace semble en proie au même sort.

Comment les organismes de gestion des opérations et stratégies spatiales n'ont-ils pas, comme expérimenté pour le bon vieux "plancher des vaches", su anticiper ces désordres prévisibles via des indicateurs et outils de contrôle dignes des technologies innovantes contemporaines ?

La culture du risque spatial sera t'elle la nouvelle carte à jouer auprès des populations pour les sensibiliser aux dangers potentiels venant de Tout-là-Haut ?

Comment les y amener dans une ère où le déni du plus gros danger qui nous guette, le dérèglement climatique, ne semble pas être pris à bras le corps de façon ferme ?

Les récentes expériences sociétales traumatiques sauront-elles favoriser l'Ecoute ?



Références complémentaires

Comments


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Byen bonjou
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