Le "kiosque" : Entre coutume et habitude à la Réunion
Concentration d’un patrimoine culturel et immatériel, le Kiosque pourrait se vivre comme un des symboles de la société réunionnaise.
(c) image(s) de "FILM GRANDEUR NATURE"
Microarchitecture, abri léger, zone de convivialité, de rassemblement, point de pose familial, « air d’accueil aménagé » favorisant le « pique-nique » … En fonction du climat (chaud ou froid), de sa localisation dans les hauteurs ou pas, la forme, la configuration de cette balise sociétale mue, diffère.
C’est ainsi que, situé près des côtes de l’Océan Indien, il est plus ouvert. Plus en forêt, il est plus cloisonné.
1 (c) Kiosque blanc du Tévelave
2 (c) Kiosque Anse des cascades
3 (c) guide-réunion.fr
4 (c) Aire de pique-nique du Maïdo_Saint-Paul
5 à 8 (c) image(s) de "FILM GRANDEUR NATURE"
De l’importance de la prise en compte dans l’espace public du patrimoine local
Une reconquête de l’environnement naturel par les populations a vu naître un accompagnement par les services publics des espaces qui étaient recréés spontanément à partir de récupérations anarchiques.
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Aujourd’hui existent pas moins de 360 exemplaires de kiosques entretenus dans le cadre du régime forestier (ONF) disséminés sur ce territoire de 2512 km2. Ils sont généralement munis de place à feux (barbecues) réglementés du fait des zones sèches et donc de potentiels départs de feux
(c) ONF La Réunion
En cette ère de grand défi climatique et de retour aux Sources ou Origines, en 4 mois, deux jeunes, alors étudiants, architectes Albon Baronce, saint-leusien et Guillaume Jeanne-Beylot ont recréé un kiosque fondu dans son environnement naturel.
(c) PFE, Abel Baronce - Guillaume Jeanne Beylot, 2021
La particularité de ce projet d’étude
Une aventure architecturale, une envie d’explorer et de connaître de nouveaux matériaux naturels locaux. Des briques (classiques et perforées) aux armatures, tout a été entièrement conçu avec des matériaux à proximité de ce site d’éco-conception.
(c) image(s) de "FILM GRANDEUR NATURE"
(c) image(s) de "FILM GRANDEUR NATURE"
Ressources
Ainsi pas de briques d’usine mais 16m3 de terre crue pour la réalisation de 450 briques en terre compressée dites « BTC » depuis une presse recréée à la découpe laser et … de l’huile de coude pour le façonnage !
(c) image(s) de "FILM GRANDEUR NATURE"
30m3 de pierres sèches déplacées et réagencées pour un mur de soutènement
(c) image(s) de "FILM GRANDEUR NATURE"
900 m de lamelles de bambou géant sauvage (ou chaume, tige creuse) traités après usinage : Coupe de la plante à la nouvelle lune pour éviter la montée d’amidon qui rendrait la plante tentante pour les « nuisibles », manufacture d’un fendoir pour la découpe en lamelles, rabotage, ponçage, traitement contre les rongeurs -traitement à « bunaroki » consistant à chauffer le bambou à 150 degrés sur flammes nues- puis fixation prévue au choka* (fibre végétale utilisée par les Anciens pour la réalisation de nœuds solides) mais par manque de temps finalement aux rivets (en 5 jours)
(c) image(s) de "FILM GRANDEUR NATURE"
50 Bottes de paille (avec armature métallique intégrée quant aux cyclones) pour la construction d’un mur anti-bruit comme isolant sonore ; en effet, une route passe à quelques mètres du site du Kiosque. Un torchis de fatak malgache ou zérb malgache** -herbacées appréciées des cabris poussant dans la rue, dans les champs de cannes, en bordure de route …- et de terre emprisonnent ces bottes empalées
(c) image(s) de "FILM GRANDEUR NATURE"
Chantier "mobile"
En une vidéo de près de 30 minutes, étape après étape, vous pourrez apprécier comment a été "tricotée"cette expérience de 4 mois de terrain, présupposant que le travail en amont (l'idée, le site, les repérages des ressources et partenaires, ...) a dû prendre autant sinon plus de temps d'élaboration. C'est par ici : https://www.youtube.com/watch?v=0Bx7IQoziRU
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Est-ce enfin Demain ?
Valoriser une architecture de terroir tenant compte des environnements, des climats, des habitudes, du bilan carbone du transport des matériaux, de leur géolocalisation, des méthodes d’exploitation, … etc. ne pourrait tels les marchés de proximité que faire revivre, conforter des écosystèmes respectueux des règles des limites environnementales que nous cessons de bafouer.
« Compte tenu de son mode de communication, l’Occident se présente parfois comme ce qui se fait de mieux. Le reste du monde le perçoit alors comme tel, oubliant que les ressources locales pourraient résoudre la crise climatique et représenter une alternative sérieuse en matière de développement socio-économique » Diébédo Francis Kéré pour CNN, 15 mars 2022
(c) Diébédo Francis Kéré
Bâtir détient une dimension sociale, culturelle et communautaire trop souvent oublié. Cet architecte intègre, comme nos étudiants l'ont aussi appris, dans sa conception les matériaux bruts locaux mais également les bénéficiaires des édifices érigés : Contribuer c'est aussi Partager, Accepter, Transmettre et Valoriser des Savoir-Faire
« Tout le monde mérite la qualité, tout le monde mérite le luxe et tout le monde mérite le confort. Nous sommes liés les uns aux autres et les préoccupations en matière de climat, de démocratie et de pénurie nous concernent tous » déclare Diébédo Francis Kéré, prix Pritzker 2022, prix ultime de la consécration architecturale mondiale.
(c)
1_ StudentsinfrontofEcole-a-Dano@Erik-Jan-Ouwerkerk
2_ Logements@Jaime-Herraiz
3_ Lycee-Schorge@Iwan-Baan
4_ Ecole-de-Gando@Francis-Kere-Architecture
5_Assemblee-du-Kurkina-Fasso@Francis-Kere-Architecture (projet abandonné)
6_ LycCe-Schorge-@-Francis-Kere
Gageons que Demain saura conserver ces Empreintes qualitatives !
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Choka, choca, cadère ou kader est le nom donné sur l'île de La Réunion à plusieurs espèces végétales, principalement Furcraea foetida
Tressé (les fibres sont extraites des feuilles, la feuille est écrasée sous une lame tandis qu'on la tire ; la pulpe et le jus sont bloqués par la lame, restent les fibres), tissé, assemblé et même cuit, le choka (sisal ou agave en français) est une plante dont les fibres servent presque pour tout, de la fabrication de cloisons à la préparation de cari (plat en créole réunionnais) en passant par la confection de savates et de paniers. Exploité également dans les zingades (radeau utilisé sur le lagon pour rapporter le corail ramassé jusqu'au four à chaux), le takon (autre accessoire de travail pour les fours à chaux), en charpente de salles vertes (abri sous lesquelles ont lieu parfois encore de nos jours les bals de mariages) et des toilettes isolées au fond du jardin et fermées par des sacs de jute, canaux d'irrigation, gouttières, cloisons tressées, savates etc.
sources : https://www.ipreunion.com/culture/reportage/2003/07/23/entre-deux,le-choka-dans-tous-ses-etats,522.html
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Plante indigène de l’île, le ruban bleu, aussi appelé “zerb romatik” ou “fatak malgache”, est une herbacée aux propriétés médicinales
(c) Alyssia Mariapin
SOURCES
Compte Youtube "Diplôme Grandeur Nature"
https://www.cartedelareunion.fr/les-aires-de-pique-nique-a-la-reunion/016742806
https://www.cartedelareunion.fr/listings/route-forestiere-du-maido-aire-de-pique-nique-14
https://chroniques-architecture.com/diebedo-francis-kere-de-larchitecture-contextuelle-concretisee/
https://www.ipreunion.com/culture/reportage/2003/07/23/entre-deux,le-choka-dans-tous-ses-etats,522.html
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